« En cette période de pan­dé­mie, empê­cher la trans­mis­sion du SARS-COV‑2 a enva­hi nos vies. Com­ment ne pas trans­mettre ce virus ? Com­ment appli­quer les mesures bar­rières contre la trans­mis­sion ? Com­ment réduire nos rela­tions sociales ?… sont autant d’injonctions et de ques­tions qui se sont empa­rées de l’espace public, poli­tique et scientifique.
Dans ce contexte sin­gu­lier, on pour­rait presque se deman­der si le choix de thème du CFP, « trans­mettre », pour cette 14e édi­tion du Congrès Fran­çais de Psy­chia­trie qui se tien­dra à Lille du 25 au 28 novembre 2022, n’est pas un acte manqué…
Ces consi­dé­ra­tions contex­tuelles écar­tées, et à l’opposé des limites impo­sées par la pan­dé­mie, le thème de la trans­mis­sion est une valeur fon­da­men­tale pour la psy­chia­trie et qui pose de nom­breuses questions.
Avant de nous pen­cher sur ces ques­tions, reve­nons plus pré­ci­sé­ment sur le sens du mot « trans­mis­sion ». Issu du latin « trans­mis­sio », tra­jet, cette notion porte en son sein une dimen­sion trans-géné­ra­tion­nelle et trans­fron­ta­lière. Il s’agit de pro­té­ger et de par­ta­ger un ensemble de biens phy­siques et imma­té­riels tant avec nos confrères qu’avec les géné­ra­tions futures.

Par­tant de là, que s’agit-il de trans­mettre ? En tant que méde­cins, il nous incombe de por­ter des valeurs, de trans­mettre des savoirs, de par­ta­ger nos connais­sances, de faire avan­cer la recherche, de pro­mou­voir de nou­velles tech­no­lo­gies pour faire avan­cer l’innovation, mais aus­si et sur­tout de sus­ci­ter moti­va­tion et enga­ge­ment pour nos patients.
À qui revient-il de trans­mettre ? Il nous revient tout un cha­cun de dif­fu­ser et de pro­té­ger ce par­tage. La notion de maîtres, de « role model », de men­tor est ici essentielle.

Com­ment trans­mettre ? La forme de prêche la plus ancienne et par­ta­gée reste l’oral, à laquelle s’ajoute aujourd’hui une pano­plie de tech­no­lo­gies pour la péren­ni­ser. On pen­se­ra ici aux MOOCS, au digi­tal, aux replays et autres outils numé­riques du 21e siècle. N’oublions cepen­dant pas l’écrit, et je ne peux que rap­pe­ler l’importance des publi­ca­tions natio­nales et internationales.

Enfin, trans­mettre, c’est l’objectif du CFP qui nous per­met entre pairs, entre seniors et juniors, de par­ta­ger des savoirs, des connais­sances, mais aus­si de réflé­chir aux stra­té­gies qui per­mettent de main­te­nir la pas­sion pour la psy­chia­trie, cette dis­ci­pline en pleine muta­tion et dont la prise de conscience est en plein essor !

Tous mes vœux de réus­site vont enfin au Comi­té Local d’Organisation de la 14e édi­tion du CFP. »