PUBLICATION SCIENTIFIQUE
Comment améliorer la pratique de la contention mécanique en psychiatrie ? Une étude qualitative sur le point de vue des patients
Auteurs : Raphaël Carré, Anne-Hélène Moncany, Radoine Haoui, Christophe Arbus et François Olivier
Référence : Le Journal des Psychologues (n°358, 2018/6, pp. 32 – 36)
Résumé
En raison de sa violence intrinsèque, de la privation de liberté qu’elle représente et de ses potentiels effets secondaires, la contention physique est au cœur des préoccupations et réflexions menées par les soignants et le législateur. Entre propositions d’améliorations et alternatives, l’étude qualitative présentée ici souligne combien les patients perçoivent l’enjeu de dépendance, celui du pouvoir dans leurs rapports avec les professionnels qui les prennent en charge, mais aussi l’importance d’une continuité relationnelle.
La contention physique est aujourd’hui une pratique fréquente en psychiatrie adulte, en France comme dans de nombreux autres pays (Steinert et al., 2010). Pourtant, à ce jour, les études sur le sujet ne permettent pas de prouver une efficacité thérapeutique de la contention physique dans la gestion de l’agitation en psychiatrie (Nelstrop et al., 2006 ; Bergk et al., 2011 ; Georgieva, Mulder, Noorthoorn, 2013). Des auteurs (Sailas, Fenton, 2000) recommandent ainsi de ne pas user de la contention, en raison de l’absence de preuve d’efficacité, mais également de l’existence de nombreux effets secondaires délétères. En effet, de multiples études établissent que l’utilisation de la contention physique peut s’accompagner d’effets indésirables graves, voire mortels (Rakhmatullina, Taub, Jacob, 2013 ; Mohr, Petti, Mohr, 2003).
En lien avec ces résultats, de nombreux rapports, recommandations de bonnes pratiques et textes législatifs ont émergé ces dernières années, qui encadrent plus précisément son utilisation en France…
- 4 juin 2018