La conciliation des traitements médicamenteux des patients à leur admission en établissement de santé mentale : état des lieux en France en 2018 – 2019Medication reconciliation at admission in a mental health facility : Overview in France 2018 – 2019

La conciliation des traitements médicamenteux des patients à leur admission en établissement de santé mentale : état des lieux en France en 2018 – 2019Medication reconciliation at admission in a mental health facility : Overview in France 2018 – 2019

Auteurs : E.Gawel, A.Chaupin, J.Haybrard, M.Chivré, A.Salis, E.Queuille, L.Bonnet

Réfé­rence : Le Phar­ma­cien Cli­ni­cien (Vol. 59, Decem­ber 2024, pp. 418 – 426)

Résumé

En psy­chia­trie, la com­plexi­té du par­cours de soin et la forte pré­va­lence des comor­bi­di­tés induisent un risque non négli­geable d’erreurs médi­ca­men­teuses pour le patient. La conci­lia­tion des trai­te­ments médi­ca­men­teux (CTM) réa­li­sée à l’admission est un pro­ces­sus qui, asso­cié à un Bilan de Médi­ca­tion, consti­tue la pre­mière étape d’une prise en charge glo­bale de phar­ma­cie cli­nique et de sécu­ri­sa­tion du trai­te­ment médi­ca­men­teux du patient. L’objectif de ce tra­vail est d’établir un état des lieux, en France, de la mise en œuvre de la CTM à l’entrée (CTME) et des pro­ces­sus de prio­ri­sa­tion de cette acti­vi­té en psy­chia­trie. Entre 2020 et 2021, deux enquêtes natio­nales ont été réa­li­sées sur le déploie­ment de la CTME et des pro­ces­sus de prio­ri­sa­tion exis­tants por­tant sur les don­nées d’activité de 2018 et 2019. Au total, 31 éta­blis­se­ments dis­pen­sant des soins psy­chia­triques ont par­ti­ci­pé à cet état des lieux. Les résul­tats montrent que l’activité de CTME est réa­li­sée dans 70 % des éta­blis­se­ments inter­ro­gés et que le nombre de CTME réa­li­sées ain­si que la pro­por­tion de détec­tion de Diver­gences Non Inten­tion­nelles (DNI) sont très variables d’un éta­blis­se­ment à l’autre. Les causes de cette varia­bi­li­té sont de dif­fé­rents ordres : une file active plus ou moins impor­tante, le temps et les res­sources allouées à cette acti­vi­té, la mise en place d’une méthode de prio­ri­sa­tion des patients, for­ma­li­sée ou pas. Ce constat pose les bases d’une réflexion sur l’intérêt d’un outil de prio­ri­sa­tion com­mun, stan­dar­di­sé et spé­ci­fique à la psy­chia­trie pour encou­ra­ger le déve­lop­pe­ment de l’activité de conciliation.