REPPER
PROJET DE RECHERCHE EN COURS
Représentation et perception du handicap psychique et de la maladie mentale dans les réseaux sociaux
Les représentations sociales du handicap psychique, des maladies mentales et de leur traitement ont un impact majeur sur l’accès au soin et la qualité de vie des individus qui en sont atteints. La stigmatisation dont souffrent ces citoyens, favorise l’isolement social, la réticence à s’engager dans des soins ou des démarches inclusives et concourt à perturber leur parcours de soin, leur accès à la santé et leur intégration sociale.
Les études internationales existantes ont interrogé cette stigmatisation sociale et ses conséquences, en analysant les médias traditionnels ou à l’aide de questionnaires sur des échantillons de population. La dernière enquête en France sur ce domaine a été menée il y a plus de 15 ans. Ce type d’enquête est extrêmement long, coûteux, non instantané et difficilement reproductible.
En collaboration avec des chercheurs de l’IRIT (Institut de Recherche en Informatique de Toulouse), l’objectif de cette étude est d’analyser une collection de tweets afin d’étudier comment les termes psychiatriques génériques, nosographiques et thérapeutiques sont utilisés par les utilisateurs de Twitter.
Les objectifs secondaires sont
- d’analyser les types d’usages de mots psychiatriques (médicaux, détournés ou non pertinents),
- d’analyser la polarité véhiculée dans les tweets qui utilisent ces termes (positif, négatif ou neutre),
- de comparer la fréquence de ces termes à ceux observés dans des travaux connexes (principalement en anglais).
Méthode : étude menée sur un corpus de tweets en français postés du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2018, et collectées à l’aide de mots-clés dédiés. Le corpus a été annoté manuellement par des cliniciens psychiatres suite à une annotation multicouche, schéma qui inclut le type d’utilisation du mot et l’orientation de l’opinion du tweet.
Une analyse qualitative a été réalisée pour mesurer la fiabilité de l’annotation manuelle produite, puis une analyse quantitative a été effectuée en considérant principalement la fréquence des termes dans chaque couche et exploration des interactions entre eux.
Résultats : L’analyse des annotations montrent que les termes sont mal utilisés dans 45,33% (1378/3040) des tweets et que leur polarité associée est négative dans 86,21% (1188/1378) des cas. 52,14% (1585/3040) des tweets sont associés à une polarité négative.
Les termes liés aux troubles psychotiques (721/1300, 55,46%) étaient plus fréquents mal utilisés que ceux liés à la dépression (15/280, 5,4%).
Mots clés : Analyse des médias sociaux | Interdisciplinarité | Stigmatisation sociale | Twitter | Utilisation des termes psychiatriques
VALORISATION
STATUT
DATE
Date de fin : 2020
Type de recherche
Porteur(s) du projet de recherche
François Olivier (CH Montauban)
Farah Benamara (IRIT)
Véronique Moriceau (IRIT)
Josiane Mothe (IRIT)
- 17 avril 2016